jeudi 22 août 2024

Liste 86

 




Les mots : Cadence, s'élancer, précieux, ensemble, malicieux, violemment, alléchante, humeur, déchanter, incroyable 



Dans la douce cadence du matin, nous nous élançons ensemble dans cette incroyable aventure.

Après avoir marché sur un chemin forestier pendant plusieurs kilomètres, nous empruntons un sentier qui, violemment, se raidit et devient plus étroit. Je commence alors à déchanter un peu d’avoir voulu faire cette ascension. Nous avons marché deux heures depuis le départ, mais la vue est si alléchante que j’en oublie l’effort. C’est alors que nous entrons dans la Réserve Naturelle et dans un tout autre univers. La vue dégagée expose les hauts plateaux du Vercors. Le parterre est recouvert, d’anémone, de trolles, dryades. Quel instant précieux. C’est magnifique.  

Très vite, le décor change. Finies les vertes prairies aux multiples fleurs, c’est maintenant de plus en plus caillouteux. La dernière montée s’annonce rude avec 300 mètres de dénivelé, mais en réalité les nombreux zigzags sont bien conçus permettant de monter sans trop forcer. L’ascension est accompagnée d’une superbe vue sur le Mont Aiguille. Nous sommes maintenant à 1940 mètres d’altitude environ. Une vue magnifique s’offre à moi sur le plateau du Vercors et la vallée. C’est alors que Thierry me dit d’un air malicieux : « Voilà ma chérie, maintenant nous faisons demi-tour ». Je lui réponds : « Oh non, je ne suis pas venue jusqu’ici pour ne pas atteindre le mont que j'ai tant convoité ».

Le sentier, rocailleux et aérien, continue à monter progressivement. C’est une succession d’antécimes. Ma rencontre avec les bouquetins fut magique. Il y en a partout, à droite, à gauche, qui courent, qui sautent. 

Après avoir longé la crête pendant 45 minutes, j’atteins enfin le sommet du grand Veymont (2341 m). J’ai l’impression d’être sur le toit du monde. Sa pente herbeuse, son vide, ses abris de pierres, c’est impressionnant. La vue au sommet du Grand Veymont est sensationnelle ! C’est féerique. Une vue imprenable avec un panorama à 360° de toute beauté : les Hauts Plateaux du Vercors jusqu’aux Trois Becs, le Mont Aiguille à nos pieds, le Dévoluy, l’Obiou, le Grand Ferrand, l’Oisans, les Écrins, la Chaîne de Belledonne, et tout au fond on pouvait apercevoir le Mont Blanc.

J’étais dans un état d’humeur euphorique. Fini la tristesse et la peur, bonjour la fierté, la joie et le bonheur.




lundi 19 août 2024

Atelier 243

 






Sujet 1. : Preuve, carton, surprise, trouver, démentir, coffre.

Sujet 2. : Escalade, colère, éprouver, joie, action, autour.

Sujet 3. : Texte avec des mots commençant par "" L ""


C’est dans un vieux grenier poussiéreux que j’ai trouvé ce tableau, il y a quelques années. Il était dissimulé dans un grand coffre, où s’amoncelait des pochettes en carton renfermant des esquisses. Une escalade d’émotions s’empara de moi à la vision de ce tableau : La plupart des couleurs de la peinture étaient sombres, tout comme le regard de cette femme.
Un regard perçant qui semble chercher à repérer la moindre faute. Un œil qui réfléchit tandis que l’autre cherche sa proie. Les yeux cernés de noir, elle n’éprouve que de la haine.  Sa chevelure grise, tirée en chignon sévère, était dissimulée par une charlotte sur la tête, lui donnant un air austère.  Un long nez, dont le sommet démarre entre les deux yeux, fondu dans un amas de rides, pour finir, plus bas crochu et pointu. 
De larges narines ouvertes qui pourraient prendre la fonction de ses oreilles cachées sous sa charlotte, ne pas entendre alors, mais sentir la première proie qui pourrait passer.
Un long menton qui diffère de celui d’une femme humaine.
Une bouche fermée qui pourtant s’est tant ouverte pendant des années pour critiquer, crier, maugréer, geindre et donner des ordres. Un sourire de satisfaction du mal qu’elle a pu faire.
Une femme âgée, méchante, haineuse et laide. Quel stratégie élabore-t-elle ? Quel enfant sera encore victime de ses violences. Son regard me glace. Cette femme ne manifeste aucune action de bienveillance. 
Et voilà, j’ai simplement décrit son visage, le seul élément qui puisse captiver mon regard.
C’est avec une grande surprise et une grande colère que j’ai découvert qu’il s’agissait de la mère de ma mère. Je possédais la preuve de la souffrance de ma mère. Je comprenais enfin la raison pour laquelle elle n’a jamais eu le plaisir et la joie d’entourer ses bras autour de moi et de m’aimer. Elle n’a jamais démenti la véracité de mes propos.






lundi 5 août 2024

Moment de blues

J’ai tant de chose à dire 
Tant de chose à écrire
Je suis seule et solitaire
Dans cette ville austère

Me résilier à lâcher prise
Dites-moi pour quoi pour qui
Je me sens incomprise 
De plus en plus mon cœur s’amoindrit

Je regarde autour de moi
J’entrevois leurs sourires hypocrites
J’en déduis, chacun pour soi
Et j’imagine férocement la suite.

 Si je peux, demain je serai encore là.
 Pour essayer de comprendre
 Ce que la vie m’a donné ici-bas
 Ce que je n’ai pas su entreprendre.

Enfin, je me regarde dans le miroir
Je peux pleurer de joie.
Je n’ai plus peur dans le noir
Je suis heureuse, enfin je crois.

vendredi 2 août 2024

Liste 85



Les mots : rire, emprunter, bouleversé, commun, contrôler, ancêtres, malgré, influence, recherches, compagnie



La Compagnie du rire est une petite troupe qui, après avoir fait des recherches dans les archives familiales de leurs ancêtres, a voulu mettre en valeur les éclats de rire de leurs grands-parents, arrière-grands-tantes et cousins éloignés. Chaque membre de la troupe avait emprunté un rire à l’un de ses ancêtres.

Rigoletto, le chef de la compagnie, décida de créer un spectacle en invitant des jongleurs, des acrobates et même un chat savant.  

Un jour, la troupe s’installa dans un village où les sentiments étaient contrôlés par une étrange influence. Malgré les regards dubitatifs des passants, ces joyeux compères se baladaient dans les rues en éclatant de rires. Leur rire commun était parfois si communicatif que même les gens tristes finissaient par émettre un sourire. Au court du spectacle, le public fut bouleversé par une telle joie de vivre.

Mais voilà, l’influence, qui contrôlait les émotions était en rage. Elle envoya des sbires pour infiltrer la compagnie et voler les rires empruntés. Cependant, la troupe du rire, qui avait identifié les sbires ne se laissa pas faire. Elle organisa une grande fête avec des ballons, des clowns, des confettis, des liseurs d’histoire drôles, si bien que les sbires furent pris dans un tourbillon de rires et finirent par se joindre à la fête. 

L’influence avait perdu. 

Depuis ce jour, la compagnie du rire se produit dans tout les endroits tristes afin de répandre la joie et le rire.