Les mots : Cadence, s'élancer, précieux, ensemble, malicieux, violemment, alléchante, humeur, déchanter, incroyable
Dans la douce cadence du matin, nous nous élançons ensemble dans cette incroyable aventure.
Après avoir marché sur un chemin forestier pendant plusieurs kilomètres, nous empruntons un sentier qui, violemment, se raidit et devient plus étroit. Je commence alors à déchanter un peu d’avoir voulu faire cette ascension. Nous avons marché deux heures depuis le départ, mais la vue est si alléchante que j’en oublie l’effort. C’est alors que nous entrons dans la Réserve Naturelle et dans un tout autre univers. La vue dégagée expose les hauts plateaux du Vercors. Le parterre est recouvert, d’anémone, de trolles, dryades. Quel instant précieux. C’est magnifique.
Très vite, le décor change. Finies les vertes prairies aux multiples fleurs, c’est maintenant de plus en plus caillouteux. La dernière montée s’annonce rude avec 300 mètres de dénivelé, mais en réalité les nombreux zigzags sont bien conçus permettant de monter sans trop forcer. L’ascension est accompagnée d’une superbe vue sur le Mont Aiguille. Nous sommes maintenant à 1940 mètres d’altitude environ. Une vue magnifique s’offre à moi sur le plateau du Vercors et la vallée. C’est alors que Thierry me dit d’un air malicieux : « Voilà ma chérie, maintenant nous faisons demi-tour ». Je lui réponds : « Oh non, je ne suis pas venue jusqu’ici pour ne pas atteindre le mont que j'ai tant convoité ».
Le sentier, rocailleux et aérien, continue à monter progressivement. C’est une succession d’antécimes. Ma rencontre avec les bouquetins fut magique. Il y en a partout, à droite, à gauche, qui courent, qui sautent.
Après avoir longé la crête pendant 45 minutes, j’atteins enfin le sommet du grand Veymont (2341 m). J’ai l’impression d’être sur le toit du monde. Sa pente herbeuse, son vide, ses abris de pierres, c’est impressionnant. La vue au sommet du Grand Veymont est sensationnelle ! C’est féerique. Une vue imprenable avec un panorama à 360° de toute beauté : les Hauts Plateaux du Vercors jusqu’aux Trois Becs, le Mont Aiguille à nos pieds, le Dévoluy, l’Obiou, le Grand Ferrand, l’Oisans, les Écrins, la Chaîne de Belledonne, et tout au fond on pouvait apercevoir le Mont Blanc.
J’étais dans un état d’humeur euphorique. Fini la tristesse et la peur, bonjour la fierté, la joie et le bonheur.